Jeudi 30 janvier 2025, au café-librairie L’Interstice, 43 rue Mégevand, à 19h.
Le café-librairie l’Interstice, le GAF – Groupe d’Actions Féministes de Besançon et l’Infokiosque Besac vous proposent un atelier de contre-cartographie sur le spatio-féminisme.
L’atelier consistera en une courte introduction explicative de la contre-cartographie par Nepthys Zwer, suivi de 2h où chaque groupe élaborera une carte sur un thème choisi, les cartes seront enfin présentées à l’ensemble des participant-es à la fin de la soirée. Chaque groupe comporte de 6 à 8 personnes. (Soit environ 4 groupes à l’Interstice).
Inscription sur réservation ici :
En remplissant le formulaire en bas de cette page ou en envoyant un mail à l’adresse de l’Infokiosque de Besac. Une liste d’attente sera mise en place au-delà de 30 personnes.
Chapeau pour PAF (Participation Aux Frais).
Collation salée au prix libre.
Café-librairie pour les petites faims sucrées.
Un atelier de contre-cartographie ou de cartographie radicale, c’est quoi ?
C’est une carte qui est construite à partir de données recherchées ou à partir de son propre vécu, avec l’idée de présenter une autre carte que celles habituelles élaborées par les pouvoirs dominants. Cela permet de montrer autre chose que ce que nous montrent les institutions par leurs cartes.
On la réalise en petit groupe en fonction du sujet qui nous intéresse et sur le support qu’on veut (en tricot, en gommettes, aux crayons de couleurs, à la gouache, avec du texte dans tous les sens…, sur du papier, du calque, du tissu, une planche de bois…, un peu avec ce qu’on veut/peut et selon le temps dont on dispose).
Par exemple, quand l’État voulait construire la ZAD de NDDL, il a construit des cartes pour montrer l’utilité d’un aéroport, les voies d’accès, les magasins qu’il pourraient y avoir autour, etc. Pour les paysan.nes et les zadistes, leur carte a montré les passages de la faune sauvage, la flore à préserver, les marais encore vivants, l’utilisation des espaces par les gens du coin, etc. Soit 2 cartes, 2 discours, en fonction de ce que l’on considère important, tout est politique et les cartes et ce qu’elles présentent aussi !
Si vous voulez explorer d’autres exemples, vous pouvez voir la description des deux ateliers précédents ici et ici. C’est aussi une preuve qu’on n’a pas besoin d’être des expert.es pour faire une carte ou plutôt une contre-carte.
Voici quelques exemples et propositions qui peuvent être intéressantes pour cet atelier-ci :
– localement : les féminicides sur Besançon et ses environs ; inversement les groupes masculinistes à repérer (dans les institutions par exemple)…
– un exemple d’occupation de l’espace dans une cour d’école : comment elle est occupée par les garçons ; idem pour n’importe quel lieu choisi…
Au niveau international :
– les associations, collectifs féministes du Sud global. L’idée serait de décentrer notre regard pour montrer que l’Occident n’a pas le monopole des luttes féministes. Cela permettrait d’apporter une critique sur l’instrumentalisation du féminisme en montrant les luttes locales faites par les femmes. On pourrait mettre en lumière ce qui est constamment invisibilisé et entravé, c’est-à-dire des groupes qui essaient de s’organiser en dehors des pouvoirs.
– les enjeux du féminisme anticarcéral. Représenter l’absurdité de la prison pour régler les problèmes de VSS (Violences Sexistes et Sexuelles). En s’appuyant sur les travaux de Gwenola Ricordeau, Pour elles toutes, femmes contre la prison, l’axe général pourrait être de montrer qu’enfermer les hommes violents ne résout pas les problèmes de violence. Au contraire, c’est un lieu qui les cultive. Dans un autre angle, on pourrait aussi montrer que la prison est le produit d’une justice de classe et de race en représentant les personnes incarcérées (les pauvres, les racisés, les immigrés et non les blancs, bourgeois, ministres).
– comment tout le matériel urbain, public, et même domestique, est fait pour une hauteur d’homme (d’environ 1,80 m) : des postes de travail aux rayonnages des magasins inatteignables pour une grande partie de la population (beaucoup de femmes, plus petites) jusqu’à la clim dans les bureaux adaptée à la physiologie masculine et d’autres éléments de la vie courante.
– la place des hommes et des femmes dans les lieux.Les hommes ne se déplacent pas ou moins pour laisser de la place, comme le manspreading, pour marquer leur domination. Les femmes doivent s’effacer, prendre le moins de place possible dans un rang à la piscine, sur un trottoir, sur un parking, même en voiture sur la route ou ailleurs. À elles de les contourner, descendre, se plier les épaules, serrer les jambes, etc.
– le travail domestique que le GAF (Groupe d’Actions Féministes) a récemment discuté en octobre 2024 et la place des hommes et femmes dans le foyer : prise en charge des enfants, des animaux, du ménage, des courses, de la charge mentale, de l’éducation, du jardinage, de la santé des proches, du bricolage, etc., tout ce qu’il faudrait pour avoir une vie saine et équilibrée en couple, en famille… Et, par exemple, qu’on peut mettre en carte à la manière d’Otto Neurath, avec un corps de femme composé de toutes les tâches qu’elle prend en charge, dont celle de la charge mentale. Ou dessiner un appart et pointer toutes les tâches qui doivent/devraient être faites (modèle avec enfants ou sans) avec les % des prises en charge par les femmes ou les hommes.
– le harcèlement au travail qui pourrait être élaboré à partir du vécu personnel des participant-es ou avec les données sur l’Insee (ou les deux).
Au niveau virtuel :
– les échanges verbaux et le fait de soutenir la parole (cf la brochure sur Les tâches dans le travail de la conversation) : imaginons des chuchotements ou des phrases interrompues dites par des femmes par des hommes face à des longues phrases dites par les hommes soutenues par des « hum hum, oui, c’est vrai que… » par les femmes. La conversation est aussi un espace approprié où les dominations se matérialisent.
– le harcèlement sur les réseaux sociaux.
Si l’un de ces sujets vous attire, dites-le en vous inscrivant, apportez les données que vous pouvez recueillir avant, et partagez-les avec votre groupe, et sinon, il y a surement plein d’autres sujets intéressants, à vous de jouer ! 😉
Infos complémentaires :
Matériel nécessaire : Il y aura de quoi dessiner et colorier mais si vous en avez, venez avec votre petit matériel : feutres fins, gros feutres et crayons de couleurs, craies, gouaches, et même : gommettes, bouts de tissus ou de feutres, ficelles, morceaux de bois ou de feuilles végétales, tout ce que votre imagination permet pour faire cette carte collectivement…, règles, scotch, colle, trombones, punaises, un compas…, papier brouillon, dos d’affiches ou grandes feuilles, papier cadeau coloré, cartes locales ou internationales, etc.