Ces derniers mois, l’Infokiosque de Besac a été plusieurs fois invité à signer des communiqués et des appels émanant d’autres associations ou collectifs militants de Besançon. Si nous avons la plupart du temps accepté, nous avons décidé de ne plus participer à ces campagnes de signature.
Nous fonctionnons par consensus et, dans le cas où un texte nous est proposé, il nous faut organiser une réunion spéciale pour respecter les délais souvent très courts. Si nous réussissons à nous réunir dans les temps impartis, l’impossibilité de suggérer des corrections ou modifications ne correspond pas à l’idée qu’on se fait de l’autogestion. La recherche d’une unité de façade, qui nous semble être le but de ces appels à se rassembler unanimement derrière un communiqué, contribue à effacer les disparités et les dissensus qu’il nous paraît important de faire vivre dans nos milieux militants. N’étant pas un bloc homogène, mais un collectif d’individu⋅es ayant chacun⋅e des idées, histoires et positionnements différents, notre collectif est lui-même travaillé par des désaccords. Écrire notre propre texte nous donne la possibilité d’exprimer ces différences et de donner de la nuance à nos propos, ce que ne nous permet pas la signature.
De plus, ces textes partagés à l’ensemble du milieu militant, des partis de gauche aux collectifs informels cherche davantage à être consensuel et grossir ses rangs de signataires plutôt qu’à porter une analyse pertinente ou faire vivre l’originalité de ses pratiques. La logique du « avec moi ou contre moi » tourne à plein, et nous préférons défendre nos positions propres plutôt que de se ranger derrière celles des autres. On ne sait d’ailleurs qu’au moment de la publication finale avec quels partis politiques et syndicats on partage l’affiche (ou le bas de page) : c’est la surprise ! Comme si on portait une banderole écrite par d’autres, aux côtés de gens avec qui on partage quelque fois presque rien.
Plutôt qu’afficher notre soutien sur les réseaux ou en bas des communiqués, nous préférons soutenir plus directement : être présent⋅es sur le terrain et dans les rassemblements et manifs, organiser ou co-organiser des événements, éditer et distribuer des brochures sur le sujet, soutenir financièrement si nous le pouvons, proposer de l’aide matériel ou de l’hébergement, faire jouer notre réseau pour trouver de l’aide… Et écrire des textes nous-mêmes (comme ici) quand cela nous paraît nécessaire et que nous pensons pouvoir contribuer d’une manière ou d’une autre au débat.
L’Infokiosque de Besac